Charlotte Gardelle est une artiste française née à Galati, à l’Est de la Roumanie, le 30 janvier 1879. Arrivée en France en 1894, elle grandit à Marseille. Dès l'âge de onze ans, elle fréquente l'École des Beaux-Arts de Marseille. Pendant ses neuf années d’études académiques, elle est récompensée par de nombreux prix. Elle travaille ensuite comme employée dans la boutique marseillaise du photographe Nadar, avec qui elle entretient un lien amical.

 

En 1906, Charlotte Gardelle s'installe à Paris dans le quartier de Montmartre et suit les cours de l'Académie Julian. Elle expose rapidement dans les Salons (Salons d'Automne, Salon des artistes français, Salon des Tuileries) et dans les galeries parisiennes, chez Berthe Weill notamment, ainsi qu'au Art Institute de Chicago.

 

Au sein des peintres de l'École de Paris, des artistes du cercle des Mortigny, du groupe des «Scandinaves» (dont elle épouse un des membres Bertil Gibson, un journaliste suédois), Charlotte Gardelle est une figure du tout Paris, mais également une artiste multiple et curieuse. Elle est une touche à tout : peinture, poésie, bijoux, mode, théâtre, cinéma, mais aussi hommes, femmes, alcool et opium.

 

Roger de La Fresnaye, Guillaume Apollinaire, Max Ernst, Francis Picabia, Tsuguharu Foujita, etc, ses amitiés sont nombreuses. Elle est plus particulièrement proche de Jules Pascin, Lucy Krohg, et Hermine David, avec laquelle Charlotte Gardelle restera liée toute sa vie. Elle est une membre active de la « bande à Pascin », jusqu’à la disparition de ce dernier, lorsqu'elle découvre son corps après son suicide dans son atelier. 

 

Elle s'installe dans le sud de la France vers 1926, au Haut-de-Cagnes à Cagnes-sur-Mer, pour continuer de peindre, tout en exposant à Paris très régulièrement.

 

L'œuvre de Charlotte Gardelle est celle d'une vie :  plus de soixante années à peindre et à exposer sans discontinuer, en créant de multiples manières. C’est aussi le parcours d'une artiste femme passée sous les radars de la notoriété. 

 

Charlotte Gardelle travaille essentiellement sur le motif, à l'aquarelle rehaussée d'encre de Chine, plus rarement au pastel et à l'huile. Elle peint ses contemporains, dont de nombreuses figures féminines, l’arrière-pays niçois, la côte méditerranéenne, des vues de Paris, Marseille, Cagnes-sur-Mer, Stockholm ou encore l’Italie. Ce sont ses qualités de coloriste, d’artiste décorative et sa mélancolie contenue qui sont remarqués par la critique de son vivant. 

 

Ses tableaux sont aujourd'hui dispersés dans des collections particulières en Europe et aux États-Unis.